Principaux résultats du module cathéter du RDPLF

Mise à jour le 28 Juillet 2017

NB :les données ci-dessous ont été présentées par le Dr Isabelle Vernier au XIVe Symposium du RDPLF le 27 Avril 2017

Un autre diaporama contenant des résultats évolutifs sur les cathéters est disponible dans la rubrique évolution

Historique : Le module cathéters du RDPLF a été créé en 1997, et 4585 cathéters version 1 sont inclus dans la base de données. Cette première version était centrée sur le recensement des infections de cathéter.

La version 2 est disponible depuis 2011, et prend en compte en plus les complications mécaniques. Elle permet aussi le suivi des cathéters à partir de leur date de pose, avant même le début de la dialyse. 4507 cathéters version 2 se sont ajoutés,

Soit 9092 cathéters dans le module au 31 décembre 2016.

Tous les cathéters posés doivent être inclus, même s’ils n’ont pas été utilisés ou ont dû être reposés, afin de pouvoir évaluer le taux d’échec.

Participation :
Pour une plus grande représentativité, l’ensemble des cathéters déclarés, pour tous les pays participants, ont été inclus dans les résultats qui suivent. Participation des  centres au module cathéter du RDPLF :

nbcentres

Types de cathéters

Les cathéters les plus utilisés sont les cathéters à col de cygne qui représentent 59% des cathéters posés. 37,8% des cathéters sont à extrémité interne enroulée (coil) dite « en queue de cochon ». La pose de cathéters à 1 manchon de Dacron devient anecdotique : 20 poses (moins de 1%) depuis 5 ans

 typecathe

 

Technique de pose

La pose de cathéter par mini laparotomie reste la plus utilisée puisqu’elle représente 82% des poses.
Dans 91% des cas, le cathéter est extériorisé immédiatement.
La proportion de poses par coelioscopies est la même : 17%, qu'il s'agisse de cathéters traditionnels ou Moncrief
La pose par trocard reste anecdotique mais réapparaît ces deux dernières années.

 techimplant

Evolution des techniques d’implantation 1997 à 2016 

Voir rubrique Evoluton en cliquant sur ce lien

Evolutions de la technique de Moncrief

Voir rubrique Evolution en cliquant sur ce lien

Risque infectieux

 Technique de Moncrief

Sur l’ensemble des 9092 cathéters déclarés entre 1997 et 2016, la technique d’enfouissement de Moncrief n’a pas de différence significative en ce qui concerne le pourcentages de cathéter infectés à 3 mois et un an. Le temps est compté pour les Moncrief à partir de leur date d’extériorisation.

  • Extériorisation immédiate
    • 7,29 % à 3 mois ; 12,82 % à 1 an
  • Technique de Moncrief
    • 6,71 % à 3 mois ; 13,07 % à 1 an

Obésité et risque infectieux

L’obésité est un facteur de risque significatif d’infection de cathéter dans la première année, le risque augmente dès le stade du surpoids.

IMC supérieur ou égal à 25 (surpoids) :

  • Risque relatif 1,16   p = 0,005

IMC supérieur ou égal à 30 (obésité) :

  • Risque relatif 1,31   p = 0,0004

Rôle de l’opérateur  fidélisé et pourcentages d’infections

Le recours à un opérateur fidélisé diminue fortement le risque infectieux dans la première année qui suit l’implantation du cathéter.

operteurinfect

Incidents précoces et risque infectieux

L’hématome de paroi et la fuite initiale de dialysat représentent des facteurs importants de sur risque d’infection et la significativité du risque persiste à 1 an :

  • Hématome de paroi :
    • 344 / 9092 cathéters
    • Sur-risque d’infection 2,3 à 1 mois

            (p = 1,7.10-5) et 1,6 à 1 an (p = 1,4.10-4)

  • Fuite initiale :
    • 207 / 9092 cathéters
    • Sur-risque d’infection 2,87 à 1mois

            (p = 2,5.10-6) et 1,6 à 1 an (p = 2.10-3)

Evolution de l’écologie des infections de cathéters

Voir dans la rubrique Evolution ou directement en cliquant sur ce lien

Le Staphylocoque aureus reste prédominant, mais la proportion d’infections à ce germe  diminue constamment.

Les infections à Staphylocoque coagulase négative, à Pseudomonas et autres Gram- progressent franchement sur les 2 dernières années. Le % de cultures négatives diminue.

Evolution de l’antibioprophylaxie

Voir dans la rubrique Evolution ou directement en cliquant sur ce lien
L’antibioprophylaxie préopératoire fait partie des recommandations pour la pose des cathéters.
On constate une augmentation progressive depuis 2012 d’environ 10% et en 2016 le pourcentage de poses sous antibioprophylaxie est de 63 %.

Intérêt de respecter un délai d’au moins 7 jours avant le premier pansement après la pose du cathéter

L’intérêt de respecter un délai minimum de 7 jours avant d’effectuer le premier pansement est confirmé : il y a un sur risque d’infection en cas de délai inférieur à 7 jours

  • 1er pansement ≥ 7 jours (4095 cathéters)
    • 5,79 % infectés à 3 mois ; 11,35 % à 1 an
  • 1er pansement < 7 jours (4977 cathéters)
    • 8,99 % infectés à 3 mois ; 14,72 % à 1 an

Répartition des complication mécaniques

Les 1540 complications mécaniques sont dominées par les difficultés de drainage, représentant 52%, suivies par les difficultés d’infusion et les fuites. Ces événements peuvent être associés.

Il n’a pas été possible de montrer de différence sur la fréquence des complications mécaniques selon l’existence de opérteur fidélisé (mais sa définition est imprécise de même que son expérience), le type de cathéter, la pratique d’une omentectomie et l’obésité.

Les complications mécaniques sont responsable de la perte  de 7,3 % des cathéters posés ; il existe un pourcentage plus important de déplacement avec les cathéters à extrémité dites en « queue de cochon » (coil catheter).

complimecapourcent

Evolution des causes de perte de cathéter 

Voir dans la rubrique Evolution ou directement en cliquant sur ce lien

De 2009’à 2015, il y a davantage de cathéters perdus par complications mécaniques, par contre  la tendance s’inverse en 2016.

Survie des cathéters

Estimation de la survie technique par la méthode de Kaplan Meier des cathéters posés du 01/01/97 au 31/12/2016.

La survie cumulée est de 92,9 % à 1 an, 85,7 % à 3 ans, 79,60 % à 5 ans, l’intervalle de confiance reste étroit (moins de 5%) jusqu’à 6 ans

survieKT